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Mobilité durable : l’avantage salarié le plus actuel du moment ?

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mobilité durable

À moins d’avoir coupé les ponts avec le monde extérieur ces dernières années, il y a fort à parier que vous avez entendu parler de la mobilité durable. Ce sujet est au cœur des discussions en entreprise et pour cause, le travail est le premier motif de déplacement du quotidien. Pourquoi cet avantage salarié a-t-il autant le vent en poupe ? On essaie de le comprendre tout de suite.

Une évolution qui s’inscrit dans le changement de l’organisation du travail

La pandémie du Covid-19 n’est pas sans rapport avec l’avènement de la mobilité durable. Pendant les confinements successifs, l’expérience du télétravail a permis aux salariés d’envisager une autre organisation du travail

Dans un sondage réalisé par Deskeo, 62 % des Français interrogés souhaitaient conserver la pratique du télétravail et 38 % d’entre eux citaient « gagner du temps dans les transports » comme la raison principale de leur choix. 

Même si le full remote ne convient pas à toutes les entreprises, la question d’un lieu de travail plus flexible se pose largement aujourd’hui. Même si le transport n’est pas le seul axe de ce changement, il fait indéniablement partie du lot.

Bon à savoir : la 2e édition de l’enquête Work Reworked révèle que 90 % des dirigeants se disent prêts à adopter durablement un fonctionnement à mi-chemin entre le travail présentiel et celui à distance. 

Une chose est certaine, la crise sanitaire et l’émergence du télétravail ont rendu la réduction des trajets domicile-bureau possible et ce n’est pas pour déplaire aux salariés.

Une solution aux enjeux environnementaux à l’échelle des salariés

Difficile de nier l’impact des moyens de transport sur l’environnement. Entre la congestion des routes, les émissions de gaz à effet de serre et les trajets en voiture individuelle, le tableau n’est pas glorieux…

Selon le ministère de la Transition écologique et climatique, le transport routier est la première source d’émissions de CO₂ parmi l’ensemble des modes de déplacements. Bien sûr, cela ne comprend pas uniquement les trajets au bureau, mais quand même…

Et ce n’est pas tout. Les émissions de CO₂ produites par les transports terrestres sont à 44,4 % émises par des véhicules particuliers, 18,4 % par des poids lourds et des autobus, 8,4 % par des véhicules utilitaires légers et 0,9 % par les deux roues (Agence européenne pour l’environnement, 2016). Or, plus de 74 % des déplacements pour se rendre au travail se font… Bingo, en voiture. En comparaison, seuls 16 % des salariés prennent les transports en commun et 8 % font partie des cyclistes ou des piétons.

L’ancienne ministre de la Transition écologique et solidaire, actuelle Première ministre, Élisabeth Borne, avait annoncé en 2019 le souhait de tripler la part de covoiturage pour les trajets domicile-travail en cinq ans et ainsi faire reculer « l’autosolisme ». 

Vous vous en doutez, une telle mesure a bien sûr un impact considérable sur l’environnement puisque s’il y a moins de voitures sur les routes, alors les émissions de CO₂ sont également réduites. Sachant que près de 70 % des déplacements pour se rendre au travail se font en voiture avec une seule personne à bord, c’est sûr qu’il y a de quoi faire une différence !

Par ailleurs, l’OMS a déjà classé la pollution de l’air extérieur comme cancérigène pour l’homme en octobre 2013. Il est devenu évident que la question de la mobilité durable est un enjeu sanitaire majeur, d’où l’importance de la mobilisation des salariés sur le sujet.

Bon à savoir : 91 % des salariés estiment que la transition écologique est un sujet important dans les entreprises françaises et 43 % la jugent prioritaire. Pourtant, seuls 17 % des personnes interrogées déclarent bénéficier de formations sur les enjeux environnementaux (étude de l’institut CSA pour LinkedIn et l’Ademe). 

Une étude de l’Ademe montre que si 35 % des actifs adoptaient le travail à distance de manière ponctuelle, les déplacements seraient limités et cela permettrait de réduire d’1,3 % les émissions annuelles de CO₂ rejetées par les véhicules motorisés. Ça fait réfléchir, n’est-ce pas ? 

Bon à savoir : une enquête d’avril 2020 réalisée par Forum Vie Mobile (Think Tank de la SNCF) montre que 53 % des personnes interrogées souhaitent un « rationnement des déplacements ». 

Une réponse pertinente pour les questions de mobilité

Savez-vous que les Français se déplacent en moyenne 10 h par semaine ? On peut le dire, c’est une activité à part entière ! Or, plus d’un Français sur 5 utilise exclusivement sa voiture pour se rendre sur son lieu de travail, alors que le trajet est souvent inférieur à 9 km, soit… 30 minutes à vélo, voire moins avec des vélos à assistance électrique (enquête nationale mobilité et modes de vie, 2020). 

Désormais, de plus en plus de salariés se tournent vers des solutions de mobilité plus douces et moins polluantes comme la marche ou le vélo, surtout dans les milieux urbains. Pour preuve, selon des chiffres de l’Union Sport et Cycle (syndicat professionnel des entreprises de la filière du sport, des loisirs et du cycle), entre le 12 mai et le 12 juin 2021, la vente de vélos neufs a progressé de 117 % ! 

Une autre raison se cache derrière le choix de ces modes de transports alternatifs et elle pourrait bien vous surprendre. BlablaLines a calculé qu’un travailleur français passe en moyenne une semaine par an dans les bouchons… Oui, vous avez bien lu. Nul doute que ce temps-là pourrait être bien plus utile ailleurs.

En réduisant les trajets en solo, les embouteillages suivent le mouvement et les conducteurs réalisent, en prime, des économies considérables, jusqu’à 2 000 €/an selon BlablaLines. 

De plus, le développement des transports alternatifs demande des aménagements particuliers comme des pistes cyclables, des bornes libre-service pour des véhicules électriques ou de nouvelles lignes ferroviaires. Cette croissance incite les salariés à les favoriser puisqu’ils deviennent alors plus accessibles. 

Plus les itinéraires se tournent vers un mode de transport alternatif à la voiture, plus la mobilité durable gagne du terrain et tout le monde gagne au change !

Un positionnement de l’entreprise comme vecteur des changements

Depuis l’entrée en vigueur de la loi sur la transition énergétique et pour la croissance verte, les entreprises de plus de 100 salariés se trouvent dans l’obligation d’élaborer un Plan de mobilité (PDM). Cette mesure vise à améliorer la mobilité du personnel, diminuer les émissions polluantes et réduire le trafic routier.

La loi d’orientation des mobilités (LOM) propose la mise en place d’un Forfait Mobilité Durable (FMD) pour remplacer l’ancienne indemnité kilométrique. Ce forfait peut désormais aller jusqu’à 800 € par an et par salarié pour les inciter à adopter le covoiturage, l’autopartage ou le vélo. 

De cette manière, les employeurs peuvent contribuer aux frais de déplacement de leurs équipes et donc agir concrètement pour faire une différence. Cette aide est facultative, son montant, ses modalités et les critères d’attribution doivent être fixés par accord d’entreprise ou de branche. 

Une offre de mobilité durable pertinente a toutes les chances de renforcer l’engagement des salariés pour l’entreprise. C’est inévitable, proposer un cadre de travail adapté aux besoins, des services et des avantages dédiés à la mobilité fidélise les salariés et permet d’attirer de nouveaux talents.

Pour ce faire, les entreprises peuvent faciliter l’accessibilité du vélo, offrir des récompenses en fonction des kilomètres parcourus, distribuer les horaires des transports collectifs ou simplifier l’organisation des covoiturages. 

Quand on sait que seuls 31 % des employeurs disposent d’une politique favorable au vélo d’après l’enquête « vélo et employeurs », il y a de la marge pour se démarquer face à la concurrence…

Bon à savoir : face à des offres équivalentes, 78 % des salariés choisiraient l’entreprise la plus engagée dans la transition écologique d’après une étude de l’institut CSA pour LinkedIn et l’ADEME.


a retenir
Les points à retenir
  • la mobilité durable s’inscrit dans les nouveaux modèles d’organisation du travail ;
  • l’aspect environnemental gagne de plus en plus de terrain dans le cœur des salariés, d’où l’importance de l’intégrer en matière de mobilité ;
  • les salariés délaissent les voitures individuelles pour se tourner vers des options plus durables comme les pistes cyclables, l’auto-partage, les transports publics, la marche ou le covoiturage ;
  • l’entreprise qui promeut des déplacements alternatifs à la voiture renforce l’engagement des salariés et se montre ainsi attractive face à la concurrence.