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Quelles sont les conditions de mise en place de la participation en entreprise ? 

5 min de lecture

Et si les salariés profitaient directement des bénéfices de leur travail ? Il ne s’agit pas d’un scénario utopique, mais d’une réalité à portée de main avec la participation en entreprise. Dispositif clé d’épargne salariale, ce mécanisme offre aux collaborateurs une prime liée aux performances de leur structure, favorisant ainsi l’engagement collectif et la cohésion interne. Comment fonctionne-t-elle concrètement, et quelles sont les étapes pour la mettre en place ? Suivez le guide !

Qu’est-ce que la participation en entreprise ?

Définition de la participation en entreprise 

La participation est un dispositif d’épargne salariale qui se base sur la redistribution d’une partie des bénéfices de l’entreprise au profit des salariés. Le bénéficiaire reçoit une prime dont le montant dépend de l’accord de participation fixé. Deux solutions existent ensuite : 

  • le versement immédiat ; 
  • le placement en épargne. 

Les entreprises d’au moins 50 salariés au cours des 5 dernières années ont l’obligation de mettre en place la participation dès le 1er exercice comptable ouvert après cette période. Si vous ne remplissez pas ce critère, vous pouvez tout de même instaurer ce dispositif de manière volontaire. 

Les bénéficiaires de la prime de participation

Tous les salariés d’une entreprise dotée d’un dispositif de participation peuvent prétendre à une prime, dès lors qu’ils remplissent les conditions définies par l’accord en vigueur. L’ancienneté est souvent l’un des critères principaux d’éligibilité, tant qu’elle n’excède pas trois mois. 

Sous certaines conditions, les dirigeants, conjoints collaborateurs et associés peuvent bénéficier de la prime de participation en entreprise.

La mise en place de l’accord de participation

Dans les structures assujetties à un régime obligatoire de participation en entreprise, l’accord de participation peut être conclu dans le cadre de : 

  • convention ou accord collectif conclu au niveau professionnel ou de la branche ;
  • accord entre le chef d’entreprise et les représentants d’organisations syndicales représentatives ; 
  • accord avec le Comité social et économique (CSE) ;
  • projet d’accord à l’initiative de l’employeur et voté à la majorité des ⅔ des salariés par référendum. 

En l’absence d’accord, un régime obligatoire est imposé par défaut à l’entreprise. 

Bon à savoir : les entreprises qui mettent volontairement en place la participation appliquent le même processus que celles ayant l’obligation de l’instaurer. 

Le contenu d’un accord de participation

Un accord de participation contient un ensemble de clauses obligatoires : 

  • la date de conclusion, de prise d’effet et la durée ; 
  • les modalités de calcul ; 
  • la durée d’indisponibilité des droits ;
  • les cas de déblocages anticipés ; 
  • les conditions et délais pour la disponibilité immédiate d’une partie ou de l’intégralité de la participation ; 
  • les conditions et délais pour le placement de la participation en entreprise en épargne ; 
  • les modes de répartition de la réserve et les plafonds ; 
  • la nature et les modes de gestion des droits des bénéficiaires. 

Bon à savoir : les ministères de l'Économie et des Finances et le ministère du Travail vous simplifient la vie avec un modèle type d’accord de participation en entreprise. 

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Quels sont les avantages de la prime de participation en entreprise ?

Les atouts de l’accord de participation en entreprise pour les salariés

Pour les salariés, la prime de participation constitue bien plus qu’un simple bonus financier : c’est une reconnaissance tangible de leur contribution à la réussite de l’entreprise. En redistribuant une partie de vos bénéfices, vous offrez à vos collaborateurs une récompense directe liée à vos performances économiques. 

Cette démarche renforce le sentiment d’appartenance et l’engagement collectif : chaque salarié perçoit concrètement les fruits de son travail. En ce sens, la participation se positionne ainsi comme un outil puissant de motivation au travail et de fidélisation des salariés.

De plus, la prime de participation est particulièrement avantageuse sur le plan fiscal. Si le salarié choisit de placer sa prime dans un plan d’épargne salariale, les sommes sont exonérées d’impôt sur le revenu et bénéficient d’une gestion fiscalement optimisée. À long terme, cette épargne devient une véritable solution de placement qui favorise la constitution d’un patrimoine ou prépare la retraite.

Les bénéfices fiscaux et sociaux de la participation pour l’entreprise

Sur le plan fiscal, les sommes que vous versez aux salariés sont exonérées de cotisations sociales. De cette manière, l’impact financier pour votre entreprise reste restreint. Par ailleurs, les contributions effectuées dans le cadre de la participation sont déductibles du bénéfice imposable, offrant un allégement fiscal significatif et souvent bienvenu.

Au-delà des avantages monétaires, la participation agit comme un levier pour renforcer votre attractivité sur le marché de l’emploi. Ce dispositif, signe de transparence et d’équité, contribue à développer sa marque employeur et à séduire de nouveaux talents.

La participation favorise également une relation plus collaborative avec les salariés. En partageant les bénéfices, vous instaurez une dynamique de partenariat où les collaborateurs se sentent plus investis dans la réussite collective. Sur le terrain, cela se traduit par une augmentation de la productivité, une baisse du turnover et une amélioration globale du climat social.

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Quel est le calcul de la participation en entreprise ?

Le calcul de la participation en entreprise dépend de l’exercice écoulé. À ce titre, son montant peut grandement varier d’une année sur l’autre. La part des bénéfices à distribuer aux salariés porte le nom de réserve spéciale de participation. Plusieurs éléments sont pris en compte pour la définir : 

  • B : bénéfice net ; 
  • C : capitaux propres ; 
  • S : salaires ; 
  • V : valeur ajoutée de l’entreprise. 

Ensuite, il vous suffit d’appliquer la formule de calcul de la participation en entreprise : [½(B – 5 % C)] x [S/V].

Bon à savoir : vous avez un excellent bilan comptable et vous voulez partager cette bonne nouvelle avec une prime de fin d’année pour votre équipe ? Vous pouvez ajouter un supplément de participation !

Accords de participation : comment s’effectue la répartition entre les salariés ?

La réserve spéciale de participation se répartit de plusieurs façons possibles entre vos collaborateurs : 

  • uniformément entre chaque salarié ; 
  • proportionnellement aux salaires ou au temps de présence dans l’entreprise ; 
  • un mélange des deux critères. 

Quelles que soient les modalités de répartition, les sommes versées ne peuvent pas excéder 75 % du plafond annuel de la Sécurité sociale. En 2024, le montant maximum de la prime de participation est de 34 776 €. 

Dans le cas d’une répartition proportionnelle au salaire ou au temps passé, les absences suivantes ne sont pas décomptées du montant de la prime : 

  • congé de maternité ou de paternité ; 
  • congé d’accueil de l’enfant ; 
  • congé d’adoption ; 
  • congé de deuil ; 
  • accident du travail ; 
  • maladie professionnelle ; 
  • mise en quarantaine. 

Bon à savoir : il est possible de débloquer la prime de participation sans perdre son avantage fiscal dans plusieurs cas précis. Par exemple, un mariage ou un Pacs, une rupture du contrat de travail, un surendettement ou l’acquisition d’une résidence principale.

Comment la mise en place de la participation obligatoire est-elle contrôlée ?

Vous devez déposer l’accord de participation ou la décision unilatérale de participation sur la plateforme TéléAccords, le service de dépôt des accords collectifs d’entreprise. En l’absence de dépôt de l’accord, vous ne pourrez pas bénéficier des exonérations fiscales et sociales de la participation en entreprise. 

À la suite de cette démarche, vous recevrez un récépissé et le service du ministère du Travail se chargera de transmettre l’information à l’Urssaf. Cet organisme dispose alors d’un délai de 3 mois pour vérifier la conformité des clauses. 

Au cours de cette période, l’Urssaf peut vous demander de retirer ou de modifier des clauses qu’elle juge irrecevables. En revanche, elle ne peut pas vous imposer de changer les règles sur les modalités de dénonciation et de révision des accords. 

Bon à savoir : la mise en place d’un accord de participation dans votre entreprise nécessite la création d’un plan d’épargne d’entreprise (PEE).

Les points à retenir :
  • la participation en entreprise est une redistribution d’une partie des bénéfices aux salariés. Ces sommes peuvent être versés immédiatement ou placés en épargne ; 
  • la prime de participation est obligatoire dans les entreprises de 50 salariés ou plus. Dans les autres, elle fait suite à une démarche volontaire ;
  • un accord de participation inclut les modalités de calcul, de répartition, de gestion des droits et les conditions de déblocage anticipé ;
  • pour les salariés, une prime de participation représente un revenu complémentaire et des opportunités de placement avantageuses ;
  • pour l’entreprise, la participation propose des bénéfices fiscaux et sociaux tout en renforçant la fidélisation des salariés ;
  • la réserve spéciale de participation est définie par une formule légale qui prend en compte le bénéfice net, les capitaux propres, les salaires et la valeur ajoutée ; 
  • le montant maximum de la participation ne peut pas dépasser 75 % du plafond annuel de la Sécurité sociale.