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Ressources Humaines
Start-up, TPE, PME : comment lancer sa démarche RSE ?
Ca y est vous avez décidé de vous lancer sur un sujet qui vous est cher : la RSE. Oui mais voilà, quand vous avez tapé l'acronyme dans votre moteur de recherche, une nuée de pages se sont offertes à vous sans pour autant vous expliquer la base : que faire quand on part de rien ?
I. Structurer sa démarche RSE
Qui sera en charge de porter la démarche ?
Voilà une première question qui peut paraître simple mais dont la réponse n’est pas aussi évidente qu’on le croit. En effet, si vous lisez cet article, c’est que la RSE n’est a priori pas votre coeur de métier : il vous faut décider d’une personne prête à développer des compétences transverses dans un nouveau domaine.
Si cette personne, c’est vous, alors vous avez déjà fait un premier pas dans la mise en place de votre démarche RSE et pouvez directement passer au paragraphe suivant. Si vous n’avez pas vocation à assumer ce rôle, voici quelques pistes.
Tout d’abord, n’hésitez pas à évoquer avec vos différents collaborateurs votre souhait de mettre en place cette démarche. Vous pourriez alors être surpris de constater que des personnes auxquelles vous n’aviez pas songé se manifestent.
D’autre part, sachez quand même que dans les organisations qui n’ont pas de pôle dédié, ce sont les personnes ayant des postes dans les départements RH, marketing ou office management qui assurent ces démarches. Comment ça ? Le marketing faire de la RSE, c’est du greenwhashing ! Et bien non, n’oubliez pas que la RSE repose sur l’évangélisation des pratiques, et qu’à cet égard la communication interne comme externe joue un rôle fondamental.
A savoir : Si plusieurs personnes se portent volontaires, pourquoi ne pas créer un comité RSE en charge de porter les différentes actions et de faire vivre les engagements de l’entreprise en interne ? Notez toutefois il est important qu’une personne reste référente sur le sujet afin de piloter l’ensemble.
Une démarche RSE ne se met pas en place seul : créer son réseau interne
Une fois que vous aurez trouvé la personne – ou les personnes si vous optez pour l’option du comité RSE – en charge de votre démarche, il faudra ensuite créer votre réseau interne car vous ne pourrez faire vivre votre démarche sans adhésion.
Avoir le soutien de sa direction
Si l’on établissait l’ordre par lequel vous devriez commencer à chercher des appuis, c’est bel et bien du côté de votre direction qu’il faudrait se tourner. En effet, pour être mise en place la RSE implique de l’exemplarité. Comment demander à vos collaborateurs de réduire leurs déchets quand votre DG prend l’avion pour un RDV Paris-Toulouse ?
Le meilleur moyen de convaincre votre Direction : penser ROI, ou SROI plus exactement. Il s’agit dans les grandes lignes (car nous y reviendrons dans un prochain article) de mettre en avant les chiffres de votre RSE et les avantages sociaux, environnementaux et finalement stratégiques que vous auriez à mettre en place votre démarche.
Un autre moyen de convaincre sa Direction : s’appuyer sur les valeurs de l’entreprise pour justifier de la pertinence de cette démarche. Vous n’avez pas encore défini vos valeurs ? Parfait, prenez les rênes de ce projet et profitez-en pour y rattacher la RSE.
Repérer ses adjuvant.e.s
Dans les contes, un adjuvant est un personnage qui aide le héros à achever sa quête. Dans l’histoire de la mise en place de votre démarche RSE, vos adjuvants seront donc les personnes qui vont vous permettre d’atteindre vos objectifs.
En effet, même si vous avez une vision RSE d’ensemble, vous n’aurez jamais une expertise complète sur tous les métiers pour pouvoir mettre votre politique en place. Il vous faut donc des **alliés théoriques** : vers qui me tourner pour comprendre les tenants et aboutissants des questions légales, techniques, etc. Mais aussi des **alliés pratiques** : par exemple savoir que mon service RH pourra m’aider dans la réalisation d’une charte inclusive ou encore se faire accompagner par son service marketing pour communiquer ses actions.
A savoir : Vous pouvez vous créer une carte mentale (via Mindomo ou Mindmap par exemple) afin d’avoir une vue d’ensemble de vos adjuvants RSE.
Engager l’ensemble de ses collaborateurs.trices
Enfin, la dernière étape et non des moindres, consiste à engager vos collaborateurs dans la démarche. Ce qui n’est pas une mince affaire quand vous pensez à la pluralité des profils dans votre entreprise… Voici trois conseils que nous pourrions vous donner : tout d’abord communiquer sur toutes vos progressions sur les canaux que votre société utilise habituellement, ensuite écouter vos collaborateurs : ils ont des idées à faire valoir qui pourraient grandement vous aider. Enfin intégrez-les à des actions qui leur parlent : vous ne pourrez jamais plaire à tout le monde en revanche vous pouvez organiser des événements qui engageront les uns et les autres à tour de rôle.
Définir ses ressources et fixer ses objectifs
Un autre point essentiel après avoir décidé qui serait la personne en charge de la démarche RSE et avoir repéré ses adjuvants est bien entendu de faire se fixer des objectifs atteignables en fonction de ses ressources.
Une question de temps
Avant de fixer vos objectifs, il va d’abord falloir réfléchir au temps que vous pouvez allouer à vos nouvelles responsabilités. Vous pouvez par exemple fixer des plages horaires dans votre agenda hebdomadaire lors desquelles vous vous consacrerez uniquement à vos projets RSE.
A savoir : Si vous avez plusieurs casquettes, n’hésitez pas à mettre en place un système de time tracking comme Toggl pour mesurer le temps passer sur chaque tâche. Faites au moins cela au lancement de la démarche, cela vous permettra d’ajuster votre roadmap.
Parler budget
Que vous ayez un budget illimité ou pas de budget du tout, il est toujours possible de débuter une démarche RSE. Bonnes pratiques, chartes, communication interne voire certaines formations ne coûtent rien.
Toutefois, soyons honnêtes, si vous souhaitez mettre en place des projets faisant appel à des intermédiaires (l’exemple le plus courant reste encore le recyclage de certains éléments qu’on ne peut recycler avec nos poubelles citadines) alors il vous faudra commencer à parler budget. Encore plus si vous souhaitez mettre en place des projets d’envergure. L’important est que ce budget soit cohérent avec vos objectifs.
La lettre d’objectifs : un bon outil pour savoir où aller
Pour lancer sa démarche RSE, il est essentiel que vous ayez un cap à suivre, au risque de vous perdre. Le plus simple semble alors de rédiger votre lettre d’objectifs RSE afin de vous prouver, et de prouver aux autres que vous êtes parvenu à lancer votre démarche.
Par ailleurs, si vous n’avez pas de grandes connaissances en matière de RSE, pourquoi ne pas dédier les premiers mois de votre démarche à la montée en compétences et connaissances ? Des objectifs tels que : établir une base de connaissance sur les réglementations RSE, le cadre légal ou encore sur les outils de mesures à votre disposition, sont possibles et même vivement recommandés.
Le tout est d’avoir des objectifs atteignables selon vos ressources : temps, budget, connaissances.
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II. Faire un premier bilan et réparer le terrain de sa démarche RSE
Vous faites sûrement déjà de la RSE sans le savoir
Avant de se demander comment, demandons-nous tout d’abord de quoi on parle ? Car oui, vous faites déjà certainement de la RSE sans le savoir.
C’est quoi d’abord la Responsabilité Sociétale des Entreprises ? Il s’agit de la prise en compte par les entreprises des problématiques sociales, environnementales et éthiques liées à leurs activités. A petite échelle : recycler, commander des fruits bio et de saison, travailler avec des artisans locaux plutôt que des chaînes, organiser des activités pour la semaine de la QVT… Vous voyez vous avez déjà mis en place des actions RSE !
A savoir : Pour faire un premier bilan de ce que vous faites déjà, n’hésitez pas à créer un tableau excel des actions déjà en place par domaine. Vous pouvez par exemple reprendre les « 7 questions centrales » de la norme ISO 26000 afin de repérer ce que vous faites déjà.
L’auto-formation : un bon moyen pour se légitimer
Evidemment, la RSE n’est pas votre domaine d’expertise, vous allez donc devoir vous former. Tout d’abord parce que les référentiels ne s’inventent pas, mais aussi parce que la formation est un bon moyen de vous légitimer tant auprès de votre entreprise qu’auprès d’autres professionnels de la RSE.
L’auto-formation, oui. Mais par où commencer ? Une première bonne idée pourrait être de commencer par des MOOC. Gratuits (hormis si l’on souhaite obtenir une certification) et ultra flexibles, les Massive Open Online Courses sont un excellent moyen pour se familiariser avec les enjeux RSE et les outils à disposition. Le site Coursera en propose en quantité et dans plusieurs langues, vous n’avez plus qu’à vous lancer ! Par ailleurs, des entités spécialisées telle que l’ADEME – pour toutes les questions écologiques – sont aussi une très bonne option pour acquérir des connaissances pointues sur des thématiques précises.
A savoir : Pour vous imprégner des problématiques RSE et restez au fait des dernières actualités, pensez également à vous inscrire sur des réseaux – une alerte « RSE » sur Google est un bon début.
Se faire accompagner
Enfin l’accompagnement par des experts de la RSE est aussi une option possible – quoi que non obligatoire – pour vous lancer !
En effet si votre budget vous le permet, vous pourrez passer par des cabinets de conseil ou encore des organisations comme Lucie 26000 qui propose un accompagnement clé-en-main depuis le lancement de votre démarche RSE jusqu’à l’obtention du Label Lucie qui vient valider la conformité de votre organisation au regard de la norme ISO 26000.
Si vous ne souhaitez pas vous faire accompagner : pour des raisons de budget ou encore par envie de monter votre démarche RSE seul, il vous reste encore l’option d’utiliser des outils RSE mis gracieusement à disposition par certaines entreprises telle que Zei pro afin d’améliorer et de valoriser votre démarche. C’est d’autant plus utile si vous n’avez pas de page RSE sur votre site. Bien entendu, vous l’aurez compris, se faire accompagner n’est pas obligatoire et ne vous empêchera pas de mettre en place votre démarche.
La RSE n’est pas l’apanage des grands groupes. Et à votre niveau, vous êtes en mesure de mettre en place une telle démarche à condition de la structurer autour d’un référent RSE, de détecter vos soutiens et de définir vos ressources.
Rappelez-vous que vous ne partez pas de nulle part – un inventaire de vos pratiques vous aidera dans ce sens-là – et enfin retenez que vous avez de la légitimité à faire ce que vous faites : si vous en doutez, n’hésitez pas à vous former et/ou vous faire accompagner.
Ça y est, vous avez toutes les cartes en main, à vous de jouer !