Ressources Humaines

La semaine de 4 jours : levier pour lutter contre le turnover

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La semaine de 4 jours : levier pour lutter contre le turnover

Quand on parle de semaine de 4 jours, on ne fait pas référence au rythme scolaire, mais bien à une nouvelle structuration du temps de travail. L’idée peut sembler utopique dans un pays qui valorise le présentéisme, pourtant cette organisation pourrait bien être une clé pour réduire efficacement le turnover. On vous en parle dans les prochaines lignes !

Qu’entend-on par semaine de 4 jours ? 


Le fonctionnement de la semaine de 4 jours est assez transparent : au lieu qu’un salarié travaille du lundi au vendredi, soit 5 jours de la semaine, son nombre de jours travaillés descend à 4. Cette réduction du temps de travail peut se traduire de deux façons : 

  • baisse du nombre d’heures de travail hebdomadaires, 30 à 34 heures par exemple, avec un maintien de la durée du temps de travail par jour, soit 8 heures ;
  • maintien de la durée de travail hebdomadaire avec une amplitude étendue pour que toutes les heures se répartissent en 4 jours. Dans ce cas-là, les journées de travail peuvent comprendre 10 heures. 

La semaine de 4 jours n’est pas synonyme d’une baisse de salaire. Les salariés bénéficient de la même rémunération avec 3 jours de repos hebdomadaires.


Bon à savoir : selon le Code du travail, la durée du travail quotidien maximal est de 10 heures et les durées de travail maximales hebdomadaires sont de 48 heures sur une même semaine. 

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Quel est l’intérêt pour les entreprises ?


Quand on s’intéresse au turnover, on se rend compte que les principaux fautifs des départs sont les conditions de travail, le climat social en entreprise ou le stress. La semaine de 4 jours agit sur l’ensemble de ces facteurs. Voyons ça de plus près !

La qualité du travail plutôt que la quantité


D’après une étude de JLL menée dans plusieurs pays, 59 % des personnes interrogées considèrent l’équilibre entre vie pro et vie perso comme leur priorité. Si le travail occupe une place majeure, cela entraîne forcément un déséquilibre qui n’est pas sans conséquence, comme l’illustre l’étude réalisée par Charles J. Hobson de l’Université d’Indiana Northwest :

  • augmentation du stress et des maladies liées à l’anxiété ;
  • apparition de conflits dans la vie personnelle ;
  • baisse de la productivité, de la motivation et de la satisfaction au travail ;
  • hausse des arrêts maladie et du taux d’absentéisme.

Il est clair que travailler plus ne signifie pas nécessairement de travailler mieux. Jean-Emmanuelle de Neve, professeur d’économie à l’université d’Oxford, a réalisé une étude sur le bonheur au travail. Pour cela, il s’est basé sur l’expérience de 5 000 personnes travaillant chez British Telecom 4 jours par semaine et a relevé leur satisfaction et leur productivité pendant 6 mois. Les résultats sont sans appel : la semaine de 4 jours rend les salariés plus heureux et détendus !


Bon à savoir : + 40 %, c’est la hausse de productivité expérimentée par Microsoft au Japon après l’adoption de la semaine de 4 jours. 

Une meilleure organisation pour une plus grande motivation des salariés


Lorsque la semaine de travail compte 4 jours au lieu de 5, les salariés se trouvent dans l’obligation de hiérarchiser leurs tâches et réévaluer leurs priorités. Cette organisation du travail suppose d’utiliser des outils pour automatiser certaines actions chronophages et ainsi gagner du temps. 


Bon à savoir : les cadres des grandes entreprises passeraient 30 % de leur temps de travail sur des tâches administratives routinières selon une étude du Lawless Research.


D’autre part, la réduction des heures de travail favorise la communication entre les salariés et la transparence sur les dossiers. En adoptant un fonctionnement collectif, des binômes ou des trinômes peuvent assurer un suivi des projets en cours les jours où les salariés sont absents. En menant de nouvelles missions, les collaborateurs gagnent en compétences et deviennent plus polyvalents. 

Les points à retenir
  • le salaire n’est plus le seul sujet central du contrat de travail, désormais l’employeur doit pouvoir répondre au besoin de télétravail ou encore à la semaine de 4 jours ;
  • la semaine de 4 jours révolutionne la structuration du temps de travail sans réduire le salaire ;
  • grâce à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, les salariés se sentent motivés, plus productifs et engagés ;
  • en améliorant le bien-être au travail, vous fidélisez les salariés et agissez concrètement pour limiter le turn-over.